La physiothérapie à Bakuabari :
Les départements de santé à HSP constituent une partie importante de nos actions. Parmi eux se trouve le centre de physiothérapie de Bakuabari à Jalpaiguri où l’on s’occupe des enfants indoor des foyers, mais aussi des outdoor pour des séances régulières. Une dizaine de staffs sont en charge de ce département.



Lorsqu’ils accueillent un nouvel enfant, il y a un temps d’observation pour identifier le problème. Une visite chez le docteur est souvent faite également, d’une part pour avoir des informations de sa part mais aussi pour pouvoir conserver des diagnostiques, prescriptions ou autres dans le dossier de l’enfant. Néanmoins, l’identification des besoins précis de l’enfant n’est pas toujours facile et se fait souvent sans l’aide du médecin qui donne rarement des réelles indications. Mais au fil des années, certaines didis expérimentées ont appris à repérer les différentes malformations et à trouver rapidement les solutions adaptées.
Elles établissent alors pour chaque enfant des objectifs précis et un programme permettant de les atteindre. Parfois, le matériel nécessaire est facile d’accès (fauteuil qu’elle réutilise, béquilles d’appoint, etc.) mais parfois les solutions ne sont pas immédiates, car le matériel doit être adapté au besoin de l’enfant (orthèses, par exemple). Dans ce second cas, les didis transmettent leurs besoins aux workshop qui sont chargés de fabriquer les équipements.
After that, they set precise objectives for each child and put in place a programme to achieve them. Sometimes the necessary equipment is available (reusable wheelchairs, crutches, etc.), but sometimes the solutions are not immediate, because the equipment has to be adapted to the child’s needs (orthoses, for example). In this case, the didis go through the workshops responsible for manufacturing the equipment.
Ensuite, le programme de physiothérapie commence pour rééduquer et améliorer le confort et la mobilité des enfants. Les didis observe parfois des difficultés dans les relations sociales, l’apprentissage ou la communication. Si necessaire, elles transmettent l’enfant à l’école spécialisée qui sera plus à même de répondre à ce genre de problématique.



Dans certains cas (jambes arquées, pieds bots, etc.), l’état physique de l’enfant nécessite une opération ou une intervention plus lourde. Souvent, ils sont amenés à Calcutta dans des hôpitaux habilités. Mais dans certains cas, comme celui de la prise en charge des pieds bots avec des plâtres, les didis s’en chargent et les résultats sont impressionnants. Dalya Di explique comment elle a appris à prendre en charge ce genre d’intervention. Il y a quelques années, des chirurgiens orthopédiques allemands en partenariat avec HSP venaient à Jalpaiguri pendant plusieurs semaines pour faire des cessions d’opérations dans les campagnes et les champs de thé où les malformations infantiles sont nombreuses. Lorsqu’ils opéraient, les didis les assistaient, les aidaient et observaient tous leurs faits et gestes. Elles ont appris à leur côté et peu à peu, les médecins leur laissaient la main. Cela fait quelques années maintenant qu’ils sont partis et que ces didis expérimentées se débrouillent seules et transmettent ce qu’elles ont appris aux plus jeunes.
Le plus beau, disent-elles, c’est de voir le sourire et la joie d’un enfant qui ne pouvait pas marcher quand il se rend compte qu’il en est maintenant capable.
Malgré le manque de matériel et parfois le manque de connaissances dans les techniques modernes, les staffs de ce département continuent de se former régulièrement et de redonner de la mobilité, de l’autonomie et de la joie, chaque jour à des dizaines d’enfants.
L’étude de cas: Piu apprends à marcher à nouveau!
The case story : Piu learns to walk again !
Piu a presque 6 ans et vit à la maison Nirmala Nivas de Bakuabari depuis juin 2023. Orpheline de père, elle vivait dans des conditions très précaires avec sa mère et ses grands-parents maternels dans les plantations de thé. Piu est née avec une déformation appelée pied bot (voir explication plus bas).



Fin août 2023, après deux mois d’adaptation chez nous à Bakuabari, le traitement de Piu a pu commencer : il consiste en une succession de plâtres pour redresser le pied de l’enfant. Chaque plâtre est resté en place environ une semaine, parfois dix jours, avant d’être remplacé par un autre. Ainsi, 7 plâtres différents ont été posés au cours de ces deux mois. Et le résultat est incroyable ! En si peu de temps, la vie de cette petite fille a complètement changé. Bien sûr, le travail n’est pas terminé : elle doit porter des chaussures orthopédiques, et des séances intensives de kinésithérapie l’attendent pour assouplir ses tendons et articulations et lui apprendre à adopter une bonne posture. Pour l’instant, tout cela reste fragile et Piu ne peut pas aller à l’école normalement. Mais Daliya est très satisfaite du résultat et confiante qu’une intervention chirurgicale ne sera pas nécessaire dans son cas. Piu se déplace presque normalement et ne quitte pas son sourire.
Grâce à notre partenariat avec TDHA et nos donateurs, de nombreux enfants peuvent envisager leur avenir sous un jour meilleur.
- Le pied bot
Le pied bot est une malformation congénitale du développement du pied. Il touche 1 bébé sur 800 dans le monde ; 90 % des cas se trouvent dans des pays en développement, où l’accès au traitement est difficile. Le pied bot est très handicapant pour la marche et constitue évidemment une source de discrimination. Cette malformation peut être héréditaire, mais aussi due à des dysfonctionnements neurologiques in utero, parfois liés à des facteurs environnementaux, tels que l’exposition aux pesticides. Le traitement du pied bot repose sur une méthode appelée “Ponsetti”, qui consiste en une succession de plâtres pour redonner au pied sa forme normale : parfois, une intervention chirurgicale est nécessaire, notamment au niveau du tendon d’Achille.